Monthavril 2016

J’en suis venu à aimer Ne plus te voir, ne plus rien. Gouffre vide entre mes mains Tagué d’ombres de murènes, Ton absence est une présence, Ton fantôme s’est égaré. Puis tu me réapparais.

Je t’accoste et je t’embarque Dans ta zone de mouillage. Le ressac sur les rochers De tes hanches soulevées Nous entraîne dans la grotte, Ça frotte, ça s’intensifie. Nous reviendrons par ici.

Latitude et longitude. Allongée dans l’attitude D’une sirène sur les flots, Gardée par de faux pirates Parmi les monstres marins, Tu me donnes ton 06, Ton ordonnée et abscisse.

Mesurer ta profondeur, Le fond de ton littoral, C’est tout ce que je veux faire, Approfondir mes mesures Au fond de ton littoral. Et capturer dans ma pelle Tes fruits de mer et ta perle.

Mon index sculpte des dunes Sur ta peau millimétrée Un peu partout vers le Sud. Le vent apporte un voilier, Sa longue-vue me poursuit Par-dessus les pointillés. Ton trésor a scintillé.

Mes traits de côte et reliefs Ne sont pas tout à fait justes. Les schémas de mes parcours Sont trop approximatifs. Et des tatoos de marins Se déforment en secret. Je dois te revoir de plus près.

Les levés topographiques, Tes montagnes et tes dunes Tracées comme des caresses, Tout est inventé, tout faux. Je me suis lancé du sable Dans les yeux, j’ai raturé, Pour à nouveau t’arpenter.

Des traits bleus horizontaux Sur la rive de tes yeux, Des tracés noirs pour les cercles De tes parcours principaux, Des pastilles colorées Pointant tes zones au large. Tu es ma légende en marge.

Étrangère insaisissable Aux sous-entendus nomades, Ta silhouette et tes blancs Jouent à torturer mes doutes, Tu me laisses décrypter Les symboles dans tes rétines. Tu es celle que j’imagine.

Est-ce que tu veux un café ? C’est le début de l’histoire. Brûler le bout de nos lèvres Dans un tourbillon sucré, Nourrir l’animal sauvage Qui rugit dans nos murmures. C’est une pause aventure.