Les monstres tout autour ont une odeur de chlore, Ont la peau de la nuit ont des yeux de fluor. Ils ne savent pas l’heure et sont là par hasard. Ma chambre de sommeil soudain se décolore. Ils s’accrochent aux draps, ils suçotent mes pores, Mordent le matelas, prennent un air hagard. Ils
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Chambre d’outre-vie
Ta larme inconsolée Roule au creux de ton cou. Il n’a jamais été trop tôt Pour notre amour et ses tourments. De baiser en sanglot, Je t’aime tout le temps. Tu es mon ombre désirée Qui de mon cœur ne se découd. Entre des murs pelant de peur, Avec nos rêves haletants,
Dernier chemin
Laissé par ton mouchoir, laissé dans un sourire, Je serre mes poings tremblants sur l’attente déhanchée. Nos deux corps décousus et elle se déchire, L’étoffe de nos soucis, comme au ciel le Colisée. Tu t’en vas avec mon cœur, avec un nouveau langage, Retrouver le bronze des mamelles romaines. Au soleil de chianti, ma
Perception disloquée
Tu es la corde de mon cœur, La pulsation des guitares. Tu es le rêve de tout arbre, Le vert feuillage de mes nuits. Tu es la Rome du silence, Mon soleil tombé du forum. Tu es l’ombre du Duomo, L’autre ville entre chien et loup. Tu es le feulement des toits, La
Notre finitude
Entre notre courage et notre désespoir, Entre nos crimes et nos tristes servitudes, A chaque pulsation de notre provisoire Artère s’élabore notre finitude. Atrides, c’est encor hier que nous mourrons. Entre nos rires et nos plaintes invariables, Notre jeune saison et l’hiver faiblissant, – Pourtant l’infini est-il souvent périssable ? – Nous portons notre mort
Post-coïtum
Crevons-nous les yeux et recousons nos paupières ! Notre âme, du manteau de viande dévêtue, Se digère dans la bile de l’absolue Renaissance, saignant des gorgées d’hier. Clouons un baîllon sur les lèvres des chimères ! Le trépas n’est qu’une greffe trop attendue Des nuits mécaniques où nous avons vécu sans méfiance, escomptant cette mort mensongère.
Démence
Enfer démesuré de ma fièvre enjôleuse Brûlé par le parfum opalin, obsédant, qui coule dessus nos corps trop mûrs et béants, Je pressens la fourrure à la folie spumeuse. Mais voilà qu’écrasent sans remord mes trompeuses mains ta gorge qui crache un gargouillis sanglant. Ah, comme tu aurais dû de l’enlacement te méfier, au
Nécropole océane
Les plages sont de longs et tristes cimetières Troués par des tombes creusées pour leurs otages Aux corps tout émaillés de nacre et de calcaire, Enterrement marin d’un ténébreux voyage. Notre amour est monté des océans d’orage Et se rend démonté à la terre dernière. Viennent s’échouer des peuples de coquillages, Guerriers offrant
Magnétisme carnivore
Deux amants glacés de rose comme un glaïeul Se seraient retrouvés sous la couche lubrique. Leurs cadavres saoûlés de mouvements rythmiques Ressuscités auraient aimé dans ce linceul. Terminés les jeux de notre viande élastique, Nos corps auraient gardé la pose magnétique. Je serai resté mort en toi vivant cercueil, Fleurs de chair recrue ne
Wagon 38
Derniers baisers d’adieu A travers une glace. Nos longs regards pluvieux Se sont dissolus dans l’espace. Le train a avancé Traînant l’ombre que j’aime Sur le rebord du quai. Se quittent nos visages blêmes Sans voix s’en vont les rails, M’arrachant les entrailles. Ces rails qui, sûrement, Vont voyager à mes côtés,