À bord du véhicule
Portatif électrique,
Tu survoles et calcules
Les ruines domestiques.
Le nœud des galaxies
Te donne un air sévère.
Dans un mythe infini
Tu célèbres ta guerre.
Ta milice des cœurs
Accumule les torts.
Mais elle n’a pas d’heure
Pour enterrer ses morts.
Tu pourrais me quitter ?
Tu pourrais me quitter.
Ton doute est une fièvre
Dans le fracas des ondes,
Quand tu te mords la lèvre
En combattant le monde.
Armement à la pointe
De tes seins métalliques ;
A l’issue de tes craintes,
Le silence panique.
Tu tournes tes grimaces
Vers le fantôme en feu
Des furies des angoisses
Qui colle à tes cheveux.
Tu pourrais me quitter ?
Tu pourrais me quitter.
Reine exterminatrice
Mitrailleuse en colère,
Tu déstockes ta matrice,
Restes de biosphère.
Aux naissances des jours,
Soleil artificiel
Et projecteur d’amour
N’absorbent pas ton fiel.
Orgueil fluorescent
En satellite en marge,
Aux débris du printemps
Tes charniers n’ont pas d’âge.
Tu pourrais me quitter ?
Tu pourrais me quitter.
Pénurie de confiance
En boîte de conserve.
Tu retires ton alliance
Barbelés en réserve.
Tes attentats-suicides
Surveillent tout signal.
Ta beauté translucide
N’a pas trouvé d’égale.
Sentinelle blessée
Aux roulements des femmes,
Tu regardes tomber
Ton Alpha Jet en flammes.
Tu pourrais me quitter ?
Tu pourrais me quitter.
Revenons à la base
Pour déposer les armes,
Que tu détruises et rases
Les cachots de nos drames.
Je t’emmène envahir
Des lendemains d’oubli,
Un pays où vieillir
Dans le corps de l’ennemi.
Tu peux pleurer la nuit
Qui chauffe ton visage,
Tu as tué le bruit
Dans les ténèbres sages.
Tu pourrais me quitter ?
Tu pourrais me quitter.