CategoryPoésie

Dans le lacis des chenaux,Des bancs sableux, caillouteux,Cigognes et flamants rosesS’en viennent boire à mes larmes. Les ruissellements diffusDe la saison des agrumesSe font couvrir par les dunes.

Sur les fonds rocheux obscurs,Dort une pierre précieuseÀ la crête d’algues rouges. Sous la houle et le ressac,Les eaux marines déferlentDans l’entaille du récifCimentant ses maléfices.

Une onde de l’infini,Crête pointue et creux plat,Scintille, oscille, se cambre,Vient s’enrouler sur la côte,S’évaporer dans l’air chaud. Vers le lointain, un regard.Quand tu reviens, tu repars.

Un matin, le chaos se lève.La palmeraie verdoyanteN’est plus qu’un champ de cailloux.Et la casbah effondréeAvec toi a disparu. Dans la savane oubliée,Ton prénom s’en est allé.

Sous la corniche escarpée,Au-dessus des chimères,Les pierres se stabilisent,Se détachent par fragments. Centaines de m3De déceptions, de douleurs,Qui ne peuvent aller ailleurs.

Des blocs de paroi rocheuseS’accumulent par étape,Des indices équivoquesImpossible à quantifier. Un écroulement peut détruireUn jeune amour qui chemineOu le pousser vers le vide.

Dans un lointain ténébreux, Je contemple notre amour, Sa rivière de douceur Et l’éclat de sa lumière Jamais vus sous d’autres cieux. Quand les voûtes des vallées Me ramènent à tes côtés.

Déplacements, coulissages De ta faille océanique,Du volume montagneux, Quand ton continent remonteDe la marge sous-jacente En jalonnant d’archipelsL’expansion continuelle.

Au bord des zones thermiquesDe ta brusque lassitude,L’alternance gel/dégelSur le désert de ta peauÉclate mon cœur en lames. Au réchauffement diurne,Refroidissement nocturne.