Le trésor de capitaine Bill
Texte : Florian Rudzinski
Illustration : Ole Könnecke
BAYARD Presse, Tralalire n°93, août 2008
Magazine pour les enfants de 2 à 5 ans.
Petit historique :
– Cette histoire a germé un après-midi d’octobre 2006, alors que j’écoutais des chansons traditionnelles bretonnes en sirotant une vieille bouteille de chouchen – mais je te rassure, habituellement j’écoute Iggy Pop en buvant des bières. Des parfums d’algues à marée basse et de fruits de mer me titillent les narines – j’habite en Lorraine, je précise. J’imagine alors un petit crabe emporté dans un tourbillon d’aventures.
– Fin octobre 2006 , je présente ce texte chez Bayard. Fin mars j’apprends qu’il est refusé, comme beaucoup d’autres. L’histoire n’étant pas au point, je la réécris en passant du mode comique au registre poétique, et la propose à nouveau pour Tralalire.
Cette fois, cette promenade-balade plaît à Marie-Hélène Gros pour son côté aventure, et rebondissement d’une situation à l’autre. Lui vient alors des images, et une maquette un peu spéciale, séquencée, permettant en un seul paysage de suivre les pérégrinations de ce petit crabe (voir illu ci-contre). Mais un travail de l’histoire est encore nécessaire non seulement pour camper plus fortement le personnage au départ et mieux définir l’enjeu, mais aussi pour racourcir le texte et pour le faire tenir dans cette maquette indicative.
– Fin mars 2007, Marie-Hélène et moi nous posons beaucoup de questions sur le démarrage du premier paragraphe. Enfin, surtout elle : « Quel est l’enjeu de son aventure ? En quoi cela rejoint-il les jeunes enfants dans ce qu’ils vivent ? On ne part pas chercher un trésor juste parcequ’on est pirate… Ce qu’il m’intéresserait de savoir, c’est ce qu’est que le bon goût de l’aventure, rentrer dans le sens des choses… ».
– Avril 2007, réécriture des premières lignes.
– Décembre 2007, Ole Könnecke accepte d’illustrer l’histoire de capitaine Bill. Je suis gâté. Quand je reçois des crèches ou des maternelles dans ma bibliothèque, j’aime bien leur raconter Anton est magicien et Anton et les filles (quand ces albums sont encore dans leur bac). J’adore son trait de pinceau, l’harmonie de sa gamme de couleurs réduite, et son humour !
– Août 2007, premières images. Je retrouve avec plaisir la mise en couleur minimaliste des albums d’Ole Könnecke. Le dessin est un peu différent, il me fait penser à Friz Freleng, le cartooniste de La Panthère Rose. Vu les petites images l’illustrateur n’a pas pu faire rentrer la sirène du bateau page 3, du coup le texte n’est pas tout à fait en rapport. Réécriture. La sirène du bateau ne fait plus “Tralala tûût !”, mais le nez du pêcheur fait “Tralala pouêt !”.
– Mai 2008, dernière touche avant départ gravure. Bien qu’appartenant à une espèce en voie d’extinction, la baleine est supprimée et remplacée par une vague. Marie-Hélène me propose donc une version retouchée, celle finalement imprimée.
– Août 2008, bonne lecture !
Encore une fois un texte très intéressant sur la création d’une histoire.
Je trouve effectivement que le début qui a été publié est plus percutant que le premier imaginé.
Et ça fait du bien de voir que je ne suis pas la seule à avoir des surprises en découvrant les illustrations…