Au-delà des forêts,
Les loups attaquent la troïqua
Qui emporte ta poisse
Sous la pluie des balalaïkas
Qui floutent tes grimaces.
Ton sourire est si glace et ta peau est si neige
Qu’aucun sylphe ni nain n’a la paume assez mousse
Pour caresser tes rêves
Comme je le ferai.
Mais ton cœur est si nuit.
Transylvania.
Où est-ce que tu t’enfuis ?
Au-delà des forêts,
Un vieux Danube de vodka
Titube sur tes hanches
Et danse une polka
Au front de tes revanches.
Tes cheveux sont si or et ta bouche et si source
Qu’aucun brigand ni ours n’a la patte assez branche
Pour attraper ton rire
Comme je le ferai.
Mais ton cœur est si nuit.
Transylvania.
Où est-ce que tu t’enfuis ?
Au-delà des forêts,
Un vampire tchatte des Carpates,
Lit sous ta cape, aspire
Le caviar de ta chair,
Pétrifie ton désir.
Ta poitrine est si monts, ton sexe est si tanière,
Qu’aucun griffon ni tsar n’a la griffe assez fer
Pour dégrafer ton cri
Comme je le ferai.
Mais ton cœur est si nuit.
Transylvania.
Où est-ce que tu t’enfuis ?
Au-delà des forêts,
Les oies de la Baba-Yaga
Picorent tes espoirs,
Pilonnent les orages
De tes limbes en vrac.
Ta voix est si brouillard, ton regard est si lac,
Qu’aucun aigle ni fée n’a d’ailes assez feuilles
Pour essuyer ta larme
Comme je le ferai.
Mais ton cœur est si nuit.
Transylvania.
Où est-ce que tu t’enfuis ?
Au-delà des forêts,
Les gousli-samogoudy jouent
Souvenirs et breloques
Dans l’encens des cimetières,
Dans le feu de ton crâne.
Ton sang est si sève et tes os si minerai
Qu’aucun diable ni dieu n’a le poing assez roc
Pour terrasser la Mort
Comme je le ferai.
Mais ton cœur est si nuit.
Transylvania.
Où est-ce que tu t’enfuis ?