L’aurore s’agenouille
Sur la berge du ciel
Découvre sa poitrine
Et pose sans parole
Ses lèvres sur le monde
Le feu de ses cheveux
Berce au rythme des rides
La folie des malheurs
Que crachent les années
Au front de notre idylle
Écoute ma chérie
Le cri interminable
De l’âme de la nuit
Qui brûle sous le souffle
De la marée des rêves
En un enfer de lave
Une clarté se lève
Étire son sillon
À travers les courants
De nos jours d’agonie
Un regard d’épouvante
Qui rabat ses paupières
Sur la plage secrète
Où s’éveille sans tête
Notre avenir pivoine
Ouvre tes bras profonds
Comme une nage sourde
Une île à la dérive
Au miroir des nuages
Nos sourires se suivent
Je me recouche en toi
Pour refermer ta plaie
Une dernière fois
Mourir dans ta beauté
Au corail poissonneux